Tsuchi, Eliandre et Daisy. Satisfaite, Maeva leur sourit gentiment. C'était sans doute la première fois qu'elle faisait d'elle-même un pas vers une relation de connaissances. Au moins connaîtrait-elle quelques personnes en arrivant à sa destination, bien que, possiblement, leurs chemins allaient se séparer à la sortie du train. Maeva soupira.
*On dirait bien que tu veux te faire des amis... C'est nouveau, cela?*
*Euh, je ne sais pas si c'est vraiment ça, mais... Enfin...*
Maeva craignait qu'Alvira, sa seule et unique amie, ne devienne jalouse si son Elémentaliste se liait d'amitié avec d'autres personnes. Elle se mordilla la lèvre. Puis, son regard se posa sur la fille aux cheveux roses, restée à sa place. Elle n'avait pas dû juger utile de se lever aussi, et Maeva ne lui en voulait aucunement. Elle était juste désolée de ne pas connaître son prénom, à elle aussi, parce qu'elle lui semblait sympathique.
*Pour toi, tout le monde et beau et gentil, fit Alvira d'un ton dédaigneux.*
*C'est faux, et tu le sais! Mais visiblement, je ne suis tombée que sur des gens gentils, ici.*
Elle vit successivement Eliandre, puis Daisy se diriger vers la fille aux cheveux roses, pour lui tenir compagnie. Maeva se demanda alors combien de temps allait encore durer le trajet.
*Ah bon? Pourtant tu ne les connais pas.*
Alvira semblait effectivement plongée dans une jalousie naissante et maladive. Il était vrai qu'elle n'avait pas l'habitude de voir Maeva en présence d'autres personnes de son âge.
*J'en ai assez vu pour les juger. Enfin, pas tout à fait la demoiselle aux cheveux roses, mais les autres, oui. Et ils sont tous les trois venus à mon secours, quand je suis tombée.*
*Mmmmouais. Je dirai plutôt que le garçon, là, est venu pour jouer les fanfarons.*
Ah oui, Tsuchi était encore, lui, à côté d'elle. Maeva se tourna vers lui, consciente d'avoir laissé un léger blanc entre eux, et lui sourit.
"Tu vas à Syracuse, toi aussi? Pourquoi? Moi, j'y vais pour trouver quelqu'un qui accepterait de publier mes compositions musicales, et prendre un peu mon envol... Je vais habiter dans un appartement, en colocation avec une autre personne, mais je ne sais pas encore qui elle est. Et toi?"
Jamais Maeva n'avait autant parlé à quelqu'un. Limite, c'était de la provocation vis-à-vis d'Alvira, pour lui montrer qu'elle pouvait très bien avoir une vie sociale, et pour la convaincre que Tsuchi ne pouvait être qu'une personne bien. Elle sourit donc à nouveau à son interlocuteur, attendant sa réponse, et s'étonnant à nouveau du charme qu'il dégageait, de ses beaux yeux en amande et de ses traits vraiment agréables à regarder.