Azusa disputait Mickaël, qui visiblement, n'était pas dérangé le moins du monde et avait du mal à quitter sa lecture. Le contrôleur arrivait. Azusa paniquait. Le temps était désormais compté. Mr Lawyer, demandait les billets. Mickaël, ne bougeait pas, continuant à lire. Mr Lawyer insistait. Mickaël, visiblement irrité, baissait son passionnant RF, regardait le billet qui était posé sur la table, puis le contrôleur du coin de l'oeil, se remit à lire, et enfin, dans un soupir d'exaspération, tendait le billet. Azusa craignait le pire. Il était fort déconseillé de déranger Mickaël pendant sa lecture, et être suicidaire pour insister de la sorte. Le billet était posé sur la table, il n'avait qu'à le prendre. L'esprit aux allures de fillette regardait les yeux de Mickaël, qu'il cachait toujours derrière ses lunettes. Elle connaissait ce regard noir, fixe, elle le connaissait bien trop.
- Azusa : Mickaël ?
- Mickaël : (silence)
- Azusa : Que fa... ?
Elle se coupait, voyant dans la bouteille, l'eau qui s'agitait. Un mince filament aquatique s'élevait de la bouteille et grimpait le long du mur, par les attaches en métal. Une fois arrivé au plafond de la voiture, le filament se coupait en deux. L'un deux, glissait vers la table d'en face, celle ou le resquilleur était. L'autre, partait de l'autre coté, vers les personnes non contrôlées.
- Azusa : Mais... ?
- Mickaël, la coupant : Il y a de la moquette au sol... qui absorberait l'eau. Et les cotés du wagon quant à eux... sont légèrement poreux, ce qui m'empêcherait de la faire avancer facilement... Alors... je passe par le métal.
- Azusa : Mais dis-moi juste ce que tu veux faire ! Tu ne vas pas quand même lui...
- Mickaël, la coupant : Tu veux récupérer ton foutu billet pour enfin me foutre la paix ? Alors à mon signal, tu te matérialises partiellement, et extirpe le billet de sa poche.
- Azusa : Il verra mes mains, et va donner l'alerte aux contrôleurs. C'était avant qu'il fallait réagir. Et puis, je suis un esprit d'eau, je risque de l'endommager ce billet.
- Mickaël : Tu ne suivais pas pendant mes cours de chimie...
- Azusa : Qu'est ce que ça vient faire la dedans ? Arrête s'il te plait. Je trouve pas ça drôle. Tu as quoi en tête Mickaël ?
- Mickaël, soupirant : Tu es un esprit d'eau... Dans l'air, il y a une petite quantité d'eau... sous forme de vapeur, donc très légère. Sers-toi de cette vapeur pour transporter le billet et me le ramener.
- Azusa : Pourquoi tout d'un coup tu te mets à l'aider cette jeune fille ? Je croyais qu'il avait réussi, que c'était tout à son honneur.
- Mickaël : Tu es fatiguante... Disons que ça m'écorcherait la figure de voir ce guignol sortir quelqu'un du train. Il en a tellement envie...
- Azusa, souriant : T'aimes pas être dérangé pendant ta lecture, pas vrai ?
- Mickaël : Mets toi en place, et pronto...
Azusa retrouvait le sourire et était remplie d'excitation. Elle adorait participer à ce genre de stratagème que Mickaël pouvait mettre en place en quelques secondes. Même si elle ne savait pas quand elle devait entrer en action, elle était en place. Mickaël se concentrait et faisait glisser l'eau, jusqu'au dessus du voleur. Par chance, le métal était dessus de la tête de l'homme. Il ne manquait plus qu'à étendre la surface de l'eau. Le corps humain était constitué d'environ 45 litres d'eau intra et intercellulaires, Mickaël mettait la main contre la paroi, par dessous la table, ou glissait l'eau de la bouteille, et utilisait sa propre eau pour alimenter le chemin aqueux. Utiliser l'eau de la bouteille davantage, aurait été bien trop visible. Ils étaient prêts. Mickaël qui avait concentré l'eau au dessus du malhonnête, la relâchait, faisant tomber environ la valeur d'un demi verre d'eau sur sa tête. Comme prévu, l'homme levait les yeux au plafond, mais ne voyait rien. L'eau était transparente, et le métal reflétait l'intérieur de la cabine. Mickaël, l'avait prévu. Azusa en profitait pour tirer le billet de la valise, et lorsque l'homme se remettait à lire, gêné, il était déjà entre les mains du jeune comptable. Azusa était fier d'eux. Mais sa joie n'était que de courte durée.
- Azusa : Le billet est déjà composté. Regarde, il y a le trou. C'est fichu. On a fait tout ça pour rien.
- Mickaël : Tu crois que je ne l'avais pas prévu ...?
- Azusa : Que veux-tu dire ?
- Mickaël : Facile... Le papier mouillé, se désagrège..., alors que le carton mouillé, se dilate. Admire...
Le billet de train est fait en papier cartonné très fin. Habituellement, les troueuses utilisées dans les trains ne transpercent pas vraiment le billet, mais en font une petite bosse, simplement. Mickaël, en était conscient. Il mettait son doigt sur la bosse, qui n'était trouée qu'à l'extrémité. Grâce à son eau corporelle qu'il faisait courir sur la partie concernée du billet, le carton se dilatait, les bords se rejoignaient. Puis, il récupérait son eau, laissant le billet parfaitement intact, ou presque. Azusa, était ravie.
Le contrôleur s'énervait, et surveillait trop la jeune fille. La aussi, il fallait détourner l'attention. Mais Mickaël était toujours en train de calculer. Il avait une casquette. C'est à peine s'il allait remarquer l'eau. De plus, il n'aurait qu'à enlever sa casquette, sans réellement quitter des yeux la passagère. Deuxième chose, il n'y avait pas de métal au dessus de la tête du contrôleur, juste la paroi poreuse. Il lui serait difficile de totalement maîtriser le flux. Mais il n'était pas inquiet pour autant. Il savait ce qu'il avait à faire.
- Azusa : Et maintenant ?
- Mickaël : Tiens toi prête à le glisser à coté d'elle...
- Azusa : Ok.
Mickaël se concentrait et visait. Ce n'était pas évident, il était de dos. Et s'il se retournait, il aurait été démasqué. Heureusement, c'était l'eau de son organisme. Il voyait exactement ou il était grâce aux cellules et au nombre de pas qu'il avait précédemment compté. Il faisait ensuite tomber quelques gouttes entre le col de chemise et la nuque, qui lui glissait les gouttes dans le dos. Le liquide étant un mélange d'eau a température ambiante et d'eau a 37°C, cela donnait pas une sensation de goutte froide qui glissait, mais plus, d'une bestiole qui cavalait le longue de la colonne vertébrale. Mr Lawyer se saisit, et tournait sur lui même, espérant déloger ce qui le gênait. Azusa avait compris, pendant qu'il était de dos, par le même procédé que précédemment, elle glissait le billet à coté de la jeune fille. Peu à peu, les filaments aqueux se retiraient, revenant dans le corps du comptable en noir. Il ne manquait plus qu'à composter. Ils pouvaient être fiers d'eux. Azusa ne s'en cachait pas, contrairement à Mickaël, qui restait stoïque.
- Azusa : Ton plan était génial. Bravo !
- Mickaël : (rouvre son RF)
- Azusa : Mais le voleur est toujours la... On fait quoi ?
- Mickaël : (tourne une page)
- Azusa : Ah.. je vois ! Je te laisse lire alors.
- Mickaël : Comme je l'ai dit, et que tu as fait remarqué... il a réussi... c'est tout à son honneur.
Azusa souriait. Il était toujours fidèle a lui même. Mais elle était contente de voir que sa simple vengeance contre un abruti lui avait permis d'aider une personne dans le besoin. Ils en étaient conscient tous les deux. Azusa naviguait dans le train, en volant, comme elle adore faire, et Mickaël, tout en lisant, se rehydratait, et soupirait.